Le programme "Arts de Faire Culinaires au Collège" du Centre Européen des Produits de l'enfant d'Angoulême rayonne jusqu'au Québec!

Valérie Inés de La Ville (Professeure à l'Université de Poitiers et directrice du Centre de recherche CEPE à Angoulême)

Valérie Inés de La Ville (Professeure à l'Université de Poitiers et directrice du Centre de recherche CEPE à Angoulême)

La question de l'obésité chez les enfants et les adolescents refait périodiquement surface dans l'actualité. Les spécialistes – en médecine, en nutrition, en activité physique – sont nombreux à souhaiter voir les jeunes développer de saines habitudes alimentaires. «On sait désormais des tonnes de choses sur l'alimentation, mais on arrive rarement à faire une synthèse constructive de toutes les dimensions qui sont impliquées dans le phénomène», affirme Alexandre Coutant, professeur au Département de communication sociale et publique. C'était l'objectif ambitieux du colloque interdisciplinaire Qu'est-ce qu'ils mangent? Construction des pratiques alimentaires à l'adolescence (9 et 10 mai), organisé par le Centre de recherche sur la communication et la santé (ComSanté): http://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/85/600/609/c
Les influences sur nos représentations et nos pratiques alimentaires proviennent de plusieurs sources: la famille, qui demeure l'espace de socialisation et de transmission privilégié puisqu'elle est responsable de l'achat des aliments, de la préparation et de la prise des repas; l'industrie agroalimentaire et ses discours publicitaires, les émissions à la télé et sur le web; les pairs; et les discours de la santé publique et communautaire.

«L’adolescence est une période où les jeunes renégocient leur rapport à l’alimentation, rappelle Alexandre Coutant, qui est coresponsable du colloque avec sa collègue Christine Thoer et la professeure Valérie-Inès De La Ville, de l'Université de Poitiers. Leurs besoins nutritifs évoluent, ils sont plus intéressés par ce qu’ils mangent et leurs choix alimentaires leur permettent l’affirmation d’une nouvelle autonomie.» 

Comment les adolescents s’approprient-ils les multiples discours souvent contradictoires sur l’alimentation qui circulent dans les espaces public et privé? Comment développer des interventions qui puissent les soutenir dans la construction de choix alimentaires autonomes? Ce sont des questions auxquelles tenteront de répondre les conférenciers invités à ce colloque.

«Valérie-Inès De La Ville (Professeure à l'université de Poitiers et directrice du centre de recherche CEPE d'Angoulême) et Émilie Orliange (doctorante chargée du programme AFCC) sont allées présenter "Arts de Faire Culinaires au Collège", un programme global d'éducation à l'alimentation par la pratique culinaire créé à Angoulême puis testé dans plusieurs collèges en France et qui fonctionne très bien », souligne Alexandre Coutant (directeur du laboratoire ComSanté au Québec). 

Il ne suffit pas, par exemple, de posséder des connaissances sur les mécanismes biologiques ou physiologiques de l'alimentation pour mieux manger. Les pratiques alimentaires impliquent l’apprentissage d’un ensemble d’habiletés – culinaires, socioculturelles, gastronomiques, commerciales, techniques, critiques et corporelles. Et encore faut-il être capable de les exploiter de manière utile dans la vie de tous les jours. Il faudrait parler de littératie alimentaire et culinaire, de la même façon qu'on le fait pour la littératie financière.

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