Étude longitudinale d’un projet pilote d'éducation à la consommation alimentaire au collège. Les bénéfices d'une éducation des collégiens aux "arts de faire culinaires" : analyse des rapports entre l'école, la famille et l'univers marchand.

RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE







UNE RECHERCHE ACTION LONGITUDINALE :
Cette recherche consiste à évaluer les bénéfices d’une éducation alimentaire des collégiens (de la 5° à la 3°) aux « arts de faire culinaires »à l’interface entre l’école, la famille et l’univers marchand, en analysant comment elle transforme « l’agency» des adolescents en matière de pratiques alimentaires. Par « agency », mot difficile à traduire, nous entendons en suivant James (2009) une capacité d’agir qui va au-delà de la simple posture d’« agent » agi, en particulier par les dispositifs marchands, mais qui permet à l’enfant de développer sa réflexivité pour devenir un « acteur » de sa propre consommation (en référence à Mayall, 2002 et 2007 et Giddens, 1987).
Cette recherche-action longitudinale s’inscrit dans un projet pilote éducatif ambitieux mis en place sur 3 années au Collège Marguerite de Valois (Angoulême) comprenant différents ateliers complémentaires autour de l’alimentation : cours de cuisine, modules d’éveil sensoriel issus des classes du goût, éducation aux médias et au développement durable, sensibilisation aux arts de la table, découverte des métiers de bouche, éducation à une alimentation saine, raisonnée et aux cultures alimentaires… de façon à ce que les adolescents acquièrent une plus grande conscience de certains enjeux liés à la consommation de produits alimentaires.
La recherche est centrée sur les représentations alimentaires qui sont explorées à travers les discours produits par les enfants à propos de leurs propres pratiques alimentaires (mise en discours de leurs pratiques et auto-analyse de leur montée en compétence à propos des enjeux liés à l’alimentation). C’est pourquoi l’évaluation de cette recherche portera sur la réflexivité des jeunes vis-à-vis de leurs pratiques et compétences alimentaires.

PRÉSENTATION DU PROCESSUS D’AMÉLIORATION CONTINU DU PROJET AFC:
OBJECTIFS :
Le but est de donner aux collégiens les clés d’une alimentation plus saine, raisonnée et autonome afin de les rendre acteurs de leur alimentation, de leur redonner la possibilité de construire et d’analyser leurs choix alimentaires. Cette recherche aboutira à proposer un guide méthodologique pour assurer la reproductibilité de cette initiative dans d’autres collèges français, Michèle Pallet étant le premier collège à bénéficier du transfert du projet en 2015. Ce même collège permet également d’obtenir un échantillon témoin pour notre étude.

VALIDER LE GUIDE MÉTHODOLOGIQUE PRODUIT :
Dans la continuité du contrat ANR « Ludo-Aliment » dont Inès de La Ville était la responsable scientifique (2007-2010), cette recherche aboutira à proposer un guide méthodologique, validé scientifiquement, pour assurer la reproductibilité de cette initiative dans d’autres collèges Français. Michèle Pallet étant le premier collège à bénéficier du transfert du projet en 2015. Il permet également d’obtenir un échantillon témoin pour l’étude.

DES RESSAUTS POSITIFS SCIENTIFIQUEMENT OBSERVÉS :
Comme les résultats de la 1ère année du pilote, dans le cadre d’un collège situé dans une zone sensible, avec une population défavorisée à parcours migratoire,  sont probants: évolution positive du climat scolaire, effet de synergie autour du projet, augmentation de la fréquentation des familles aux différents évènements du collège, constat des premiers bénéfices sur le comportement alimentaire des jeunes, le collège Michèle Pallet nous a sollicités pour reproduire le projet dans son établissement.

UN GROUPE DE PILOTAGE ET DES PARTENAIRES INVESTIS :
Ce projet regroupe une série d’acteurs légitimes et complémentaires : le Club Experts Nutrition et Alimentation, l’équipe pédagogique du Collège Marguerite de Valois et du Collège Michèle Pallet, le Centre Européen des Produits de l’Enfant de l’Université de Poitiers, un sociologue de l’alimentation des adolescents, l’IREPS, le Centre Social du quartier.

UN SOUTIEN FINANCIER SOLIDE :
Les actions du projet sont financièrement soutenues par :
Le Conseil Général de la Charente, La région Poitou-Charentes, Le Fond Européen Agrimer (fruit à la récré) et la Fondation de France. Le projet est aussi inscrit dans les actions Innovantes du rectorat de Poitiers.
Les 2 premières années de la recherche doctorale sont financées par :
La DRAAF Poitou-Charentes ainsi que le Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé.

CARTOGRAPHIE DU PROJET DE RECHERCHE :
Transfert d’un projet pilote d'éducation à la consommation alimentaire entre collèges


LES APPLICATIONS DU PROJET
Les applications stratégiques sont doubles :
1°) Produire un guide méthodologique scientifiquement validé suite au transfert dans un second collège, pour favoriser la reproductibilité de cette initiative dans un grand nombre de collèges.
2°)Apporter des connaissances nouvelles afin d’orienter la politique de différents acteurs en matière d‘éducation alimentaire : l’éducation Nationale, le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Forêts, le Ministère de la Santé.
Ce projet intègre 4 applications directes :
1°) Lutter contre le décrochage scolaire par une mise en pratique culinaire valorisée par les médias et valorisante pour les collégiens,
2°) Créer un pont actif d’échanges entre les familles et le collège en associant les centres sociaux,
3°) Fédérer l’équipe éducative autour d’un projet unique,
4°) Éduquer les jeunes à mener une vie plus saine et autonome.

LES BÉNÉFICES POUR LES PUBLICS CIBLES
Les bénéfices identifiés pour les collégiens et leurs familles :
  • Transmettre une connaissance pratique/sensorielle des produits alimentaires, la connaissance des terroirs/traditions locales, les bases de la cuisine.
  • Donner les clés d’une analyse critique de la composition de ses repas : impact environnemental, économique et marchand, impact sur la santé à moyen et long terme.
  • Faire évoluer les représentations sur les aliments afin de revaloriser les légumes frais, crus et cuits, les légumes secs, les céréales et les fruits de saison.
  • Faire évoluer la perception des discours « santé/plaisir » des marques alimentaires auprès des jeunes afin de former le jeune à devenir un consommateur averti & autonome.
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS 2013/2014
DE L’ÉLÈVE AU CONSOMMATEUR AVERTI:
Dans le cadre de cette recherche nous mettons l’école en relation avec le foyer, mais sans omettre  le lien avec l’univers marchand au sens large (marques, publicités, labels, procédures de certification et de traçabilité…).
Nous considérons que l’enfant vit dans une société de consommation et que le collège ne peut s’extraire de cette réalité marchande omniprésente. En effet, les jeunes naissent dans une société de consommation de masse – ou postmoderne pour certains -  et il serait illusoire d’ignorer la présence de l’univers marchand (marques, publicités…) au sein même du collège et dans la vie quotidienne des jeunes.
C’est pourquoi, nous partons du postulat selon lequel l’école a un véritable rôle à jouer dans l’éducation à la consommation des adolescents d’aujourd’hui. Les enseignants doivent apporter les connaissances et compétences nécessaires à l’enfant pour accroître ses capacités d’agir ou de réagir dans cet univers marchand complexe.
Ainsi, par l’analyse réflexive des discours des jeunes, nous pourrons aussi comprendre si, par la mise en place de ce projet, ils ont développé une meilleure connaissance de l’univers marchand qui les entoure les sollicite.
Cette recherche s’inscrit dans un projet d’éducation formelle à la pratique culinaire de façon à ce que les adolescents acquièrent une plus grande conscience de certains enjeux liés à la consommation de produits alimentaires. Le but est de leur donner les clés d’une alimentation plus saine, raisonnée et autonome afin de les rendre acteurs de leur alimentation, de leur redonner la possibilité de construire et d’analyser leurs choix alimentaires.

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